Des Amiénois se voient régulièrement proposer des petits boulots contre une belle rémunération… par chèque volé.


Quatre cas de recrutements frauduleux ont été enregistrés la semaine dernière à Amiens. « On ne les compte plus », témoignent les enquêteurs du commissariat. Pour eux, Amiens fait figure de cible idéale aux arnaques à l’emploi sur internet, « avec une frange de sa population plongée dans de réelles difficultés ». Des hommes et des femmes qui tentent de décrocher un petit boulot. Leur recherche se fait sur le web, tant cela semble facile.

Mais dans ce monde sévissent des milliers d’arnaqueurs aux scénarios bien établis. Pour Amiens, il s’agit de proposer d’entretenir une maison (jardinage, gardiennage, etc.). « On vous propose un salaire mensuel intéressant. Il peut y avoir une photo et l’adresse d’une maison qui existe vraiment. Un contrat est même parfois proposé. Ensuite, vous recevez un chèque avec un montant plus élevé que le salaire, qui est déjà mirobolant », détaille le policier.

Des réseaux souvent à l’étranger, difficiles à tracer

L’escroc, expliquant qu’il a des frais, demande à sa victime d’encaisser le chèque et de lui reverser la différence avec le salaire prévu. Et malheureusement, cela fonctionne, même si le chèque ne porte pas le même nom que le contact… La victime encaisse et fait un versement à son « employeur » par PCS (lire ci-dessous) qui permet de passer sous les radars bancaires.

Deux à trois jours plus tard, le chèque est reconnu volé, et c’est la personne qui l’a encaissé qui est accusée d’escroquerie. Et elles sont nombreuses à venir déposer plainte à Amiens ces derniers temps. Sauf que l’enquête est très complexe : les réseaux sont en majorité basés à l’étranger et reposent parfois sur de vraies plateformes organisées comme des entreprises, avec des employés à l’arnaque qui lancent leur hameçon.

Les fausses annonces d’emploi ne sont qu’une seule des arnaques connues. Il y a aussi les usurpations d’identité en piratant les boîtes mail, sur les sites de ventes d’objets d’occasion avec là encore un chèque au montant supérieur (pour dédommagement et frais) à celui prévu et une demande de versement de la différence par virement, etc. La police, comme la gendarmerie et Pôle Emploi, travaille donc d’abord sur la prévention.

Lire la suite sur : Courrier-picard.fr