L’air de rien, une campagne politique a des conséquences sur l’environnement. Une entreprise lilloise, B&L évolution, s’est amusée à faire le bilan carbone de celle des cinq principaux candidats à la présidentielle, sur la période allant du 20 mars au 6 mai. Entre meetings, déplacements, affichage, les prétendants ont émis 13 250 tonnes équivalent CO2.

Qui est le plus mauvais élève ?

Battu dans les urnes, Nicolas Sarkozy est arrivé néanmoins en tête de ce classement, avec 4 448 tonnes équivalent CO2. François Hollande le suit de près avec 4 286 tonnes. Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, passe devant Marine Le Pen : il totalise 2 378 tonnes équivalent CO2 quand la leader frontiste est à 1 017. Le centriste François Bayrou se positionne au milieu des deux avec 1 118 tonnes.

13 250 tonnes équivalent CO2, qu’est-ce que cela représente ?

Pour comparaison, un citoyen français dégageait, en 2007, 12,2 tonnes de CO2 par an, d’après une étude du Commissariat général au développement durable parue en mars. En un mois et demi, cinq personnes ont donc produit 1 086 fois plus de gaz à effets de serre (GES). La start-up lilloise précise que cela revient à effectuer «1 300 tours du monde en voiture, ou 67 allers-retours entre la Terre et la Lune». Prudente, elle se défend toutefois de «porter un regard accusateur sur les candidats» et indique que si chacun des 50 millions d’électeurs «consentait à faire un effort exceptionnel en remplaçant un déplacement de 2 kilomètres en voiture par l’équivalent à pied ou en se privant de viande au cours d’un repas», la dette des cinq candidats envers l’atmosphère serait annulée.

Quel est le poste d’émission le plus important ?

L’entreprise s’est appuyée sur quatre domaines pour évaluer le bilan carbone de chaque candidat : quartiers généraux, impressions (de tracts, de programmes et d’affiches), déplacements et meetings. 90% des émissions sont la conséquence des impressions de documents et des 77 rassemblements organisés pendant la période. «De manière générale, ce sont les candidats ayant rassemblé de grandes foules lors de leurs meetings qui sont en tête.» Pour François Hollande, la livraison du programme de 42 pages à 15 millions d’exemplaires a aussi pesé dans la balance. Question bulletins, la start-up en profite pour faire «ressurgir le débat sur le vote électronique». Une proposition pour la campagne de 2017 ?
(Source : liberation.fr)