Renaud Deschamps, qui a démissionné le 15 novembre de son poste d’adjoint à la mairie d’Amiens pour se consacrer à la campagne des municipales, a expédié ce vendredi 29 novembre à plusieurs agents de la collectivité un mail qui fait l’objet d’une étude sur sa légalité.


Un mail rédigé et envoyé à plusieurs agents d’Amiens Métropole ce vendredi 29 novembre par Renaud Deschamps fait l’objet d’une étude par l’administration de la collectivité. Car ce dernier est candidat aux prochaines municipales de mars 2020 après avoir démissionné le 15 novembre de son poste d’adjoint au maire chargé de la rénovation énergétique.

Sollicité, Renaud Deschamps nous a fait parvenir cet envoi (voir ci-dessous) qui fait causer en mairie ce lundi matin, se disant « serein » et ajoutant : « Afin de couper court à toute polémique, je me permets de vous transférer en toute transparence et en intégralité l’e-mail que j’ai envoyé avec mon adresse mairie (et pas mon adresse de campagne), depuis mon bureau de la mairie, où j’occupe toujours la fonction de conseiller municipal. Il s’agit d’un e-mail pour informer les agents avec qui j’ai travaillé pendant six ans, leur signifiant que je n’étais plus adjoint depuis deux semaines car j’avais donné ma démission le vendredi 15 novembre afin d’être candidat sans continuer d’être adjoint au maire. C’est un mail informatif d’« au revoir et merci », comme on en envoie à ses collègues lorsque l’on quitte une entreprise, dans lequel je leur dis que si j’étais élu, je serais alors aussi président de la Métropole. Et qu’en cas de victoire, après l’élection, et j’insiste là dessus, j’aurai besoin d’eux, en leurs qualités d’agents, pour mettre en place le programme. Il ne s’agit en aucun cas d’un e-mail électoral, d’un appel à candidature ou de quoi que ce soit d’autre ».

« J’aurai besoin de vous »

Le mail, qui n’a pas été envoyé à l’intégralité des agents municipaux (3 500 au total), ressemble toutefois à un bilan, certes superficiel, mais un bilan tout de même. Renaud Deschamps se vend clairement comme un élu de terrain, proche des Amiénois, des agents, etc. Il parle de « temps d’échange » avec ces mêmes agents. Il y ébauche aussi des perspectives en abordant ses futures responsabilités s’il venait à être élu, comme celle, donc, de président de la Métropole, listant alors les compétences qui vont de pair avec cette fonction, en plus de celle de maire.

Celui qui a aussi été adjoint au maire délégué au commerce (de 2014 à 2017) y va aussi d’un encouragement à le suivre, avec une belle conclusion : « J’aurai besoin de vous », suivi de son adresse mail de campagne. Voilà donc clairement une profession de foi, qui va être examinée de près par l’administration. Celle-ci doit étudier si la loi autorise ce mail, sur la forme comme sur le fond. Sollicitée, la Ville a fait savoir que l’administration voulait se pencher sur les règles en la matière avant de donner suite. Des règles dictées par le code électoral, car nous sommes entrés dans la période de campagne qui fixe des usages (affichage, communication...) dès six mois avant la date des élections. Un élu sortant doit en plus veiller à ce que son programme politique ne se retrouve pas mis en avant lors de ses fonctions courantes d’élu. Ici, le mail n’est certes pas un programme, mais il est clairement politique.

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