Le cluster Energeia réunit, dans la métropole amiénoise, industriels et start-up des nouvelles technologies de stockage de l’énergie. Présentation de ce centre d'excellence à l'occasion de l'événement Amiens Energy Summit les 27 et 28 novembre.


Fin juin, le président de l’Ademe, Arnaud Leroy, visitait à Amiens (Somme) le Hub de l’énergie, laboratoire de recherche et centre de transfert de technologies, où une centaine de chercheurs travaille sur le stockage électrochimique de l’énergie. Inauguré en mai 2018 par la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, il a été créé au sein du Laboratoire de réactivité et chimie des solides (LRCS-CNRS). Avec le LRCS et le Hub de l’énergie, Amiens dispose d’un centre d’excellence de niveau international, qui place la métropole au cœur de l’alliance européenne des batteries.

Amiens est depuis plus de vingt ans pionnier sur le sujet, notamment grâce aux travaux du professeur Jean-­Marie Tarascon, spécialiste de la chimie des matériaux dédiée aux technologies de batteries.

En 2016, dans le cadre du Pacte pour l’emploi et l’innovation, Amiens Métropole et la Ville d’Amiens inauguraient trois clusters, dont l’un dédié à l’autonomie énergétique, Energeia. Start-up, chercheurs et industriels y échangent sur la maturité des technologies de stockage électrochimique, notamment sur la batterie sodium-ion mise au point par les scientifiques du LRCS. Une innovation majeure, dont Jules Verne, personnage emblématique d’Amiens, avait déjà mentionné certains atouts dans "Vingt mille lieues sous les mers". Ces batteries à charge ultrarapide sont capables de bouleverser en profondeur le paradigme technologique, aujourd’hui fixé autour du modèle lithium-ion.

Un écosystème dynamique

Le cluster Energeia fédère une dizaine de laboratoires liés à l’université de Picardie Jules Verne, des institutions publiques et 45 entreprises du domaine de l’énergie comme H2air, producteur d’électricité renouvelable indépendant, Sopelec Réseaux, qui a pour vocation de réaliser la conception, la réalisation et la maintenance des travaux d’installation électriques, l’Association régionale de l’industrie automobile (Aria) Hauts-de-France et ses 184 adhérents, des entreprises industrielles automobiles pour la plupart. Les travaux du cluster s’articulent autour de la production d’énergies renouvelables, du stockage de l’énergie, de la mobilité et du bâtiment. "Grâce au dynamisme de la filière énergétique, l’un des trois leviers avec lesquels notre cluster contribue à la renaissance économique, technologique et environnementale de son territoire, nous sommes sur le point de créer une industrie verte made in Amiens, qui associe les industriels locaux et les start-up de notre incubateur, assure Frédéric Lajoux, le président d’Amiens ­Cluster, par ailleurs directeur d’Enedis Somme. Nous avons ici tout un écosystème favorable à l’électricité et à la mobilité électrique. Le plus intéressant, c’est l’open innovation et la possibilité de coopérer avec les start-up. Elles permettent aux industriels plus traditionnels de faire de véritables bonds technologiques."

Au sein du cluster, la start-up Tiamat Energy vise l’industrialisation des batteries sodium-ion. "Notre objectif est d’installer dès 2020 un démonstrateur industriel, idéalement dans les Hauts-de-France, capable de produire les premières séries de batteries, avec 100 emplois à la clé", indique son président, Laurent Hubard. La jeune entreprise deep tech a franchi en octobre 2018 une étape importante en levant 3,6 millions d’euros. Premières applications : la batterie au sodium a été intégrée dans des trottinettes et des scooters électriques 100 % français. L’entreprise permet au cluster picard de se faire remarquer jusqu’en Chine. "Tiamat a désormais besoin des meilleurs partenaires pour se développer rapidement, confie Laurent Hubard. C’est ce que permet le cluster Energeia."

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