La nouvelle charte de la vie nocturne à Saint-Leu a été signée vendredi 4 octobre. Suscitant de nombreux espoirs pour apaiser le quartier, elle devra, quoi qu’il arrive, être accompagnée par d’autres mesures.


Signée vendredi 4 octobre en mairie, la nouvelle charte de la vie nocturne suffira-t-elle à apaiser le quartier Saint-Leu, si souvent brocardé pour ses excès nocturnes (nuisances sonores et olfactives, agressions, incivilités, saleté, stationnement anarchique…) ? La question reste entière même si les signataires l’espèrent sincèrement. Parmi eux, on trouve Muriel Nguyen, préfète de la Somme, Brigitte Fouré (UDI), maire d’Amiens, Angèle Lemaire, présidente de la FAEP (étudiants), Keven Katteaux, président des commerçants de Saint-Leu, et Patricia Jeanson, directrice de l’association de prévention des addictions Le Mail. Mais également une vingtaine de patrons de bar qui ont signé le document en leur nom propre.

Réunis dans la salle des congrès de la mairie, tous ont décrété l’union sacrée à travers cette signature symbolique dont l’objectif est de favoriser « le mieux vivre ensemble ». « Il s’agit de faire en sorte de trouver le juste équilibre entre les habitants occasionnels de Saint-Leu et les habitants du quotidien, confiait Brigitte Fouré, qui a salué le travail de concertation de tous les acteurs. Ce projet est une incontestable chance pour les Amiénois et les Amiénoises. »

Un dialogue avec tous les acteurs concernés

Le maire n’a pas versé, pour autant, dans l’angélisme, étant consciente des dérives liées à la consommation d’alcool, notamment des jeunes. « Je suis très préoccupée par les nouveaux modes de consommation comme le binge drinking (biture express, NDLR), expliquait-elle. La lutte contre l’alcoolisme doit devenir une cause nationale, je m’étais beaucoup impliquée sur ces questions lorsque je siégeais au parlement européen. Cette charte est un pas supplémentaire vers plus de santé publique dans les espaces urbains. »

Une analyse partagée par l’association Le Mail qui insistait sur les actions de prévention. « On a fait le choix de cesser de raser les murs. La meilleure des préventions est d’en parler », lançait Patricia Jeanson. C’est ce que l’association fait avec son camion floqué que l’on peut voir régulièrement stationné place du Don.

Muriel Nguyen a souligné, de son côté, un moment important, quasi solennel. « Il s’agit bien d’un intérêt profondément commun qui touche, au fond, à notre capacité à vivre ensemble, estimait-elle. Cette jeunesse amiénoise est une chance, mais elle prend des risques pour elle-même et certains de ses comportements peuvent générer des risques pour autrui. »

Pour la représentante de l’État, l’espace public doit être partagé, l’ordre public apaisé. Pour ce faire, elle croit fermement à la nécessité d’un dialogue en commun avec tous les acteurs concernés. La charte de la vie nocturne s’inscrit donc parfaitement dans cette démarche selon elle, même s’il faudra aller plus loin pour régler tous les problèmes.

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