L’affaire Frédéric Péchier connaît un nouveau rebondissement. Une collègue de l’anesthésiste de Besançon soupçonné de multiples empoisonnements dont plusieurs ont provoqué la mort, est aujourd’hui convaincue d’avoir été la cible d’une tentative de meurtre. C’est une autre patiente, qui a pris sa place sur le planning, qui est décédé ce jour-là.


« Catherine Nambot a désormais la certitude qu’il a voulu la tuer, détaille son avocat Me Alain Dreyfus Schmidt. On pourrait qualifier cela de tentative de meurtre. » Cette collègue de Frédéric Péchier, l’anesthésiste soupçonné d’avoir empoisonné plus d’une vingtaine de patients, elle-même anesthésiste à la clinique Saint-Vincent, à Besançon dans le Doubs, est aujourd’hui persuadée qu’elle a été la cible d’une tentative de meurtre dont elle a réchappé in extremis et dont une autre patiente aurait tragiquement fait les frais.

Le 15 avril 2016, rapporte Le Parisien, Catherine Nambot se fait opérer à Saint-Vincent. Le planning, auquel tous les anesthésistes et donc le principal suspect Frédéric Péchier ont accès, indique qu’elle passera en deuxième mais, à la dernière minute, Catherine Nambot insiste pour que ce soit son compagnon le Dr Serri, lui-même anesthésiste, qui l’endorme.

L’ordre de passage en est bousculé et une autre patiente prend la place de Catherine Nambot. Quelques minutes plus tard, cette dernière, Laurence Nicod, une femme de 50 ans en parfaite santé, fait un arrêt cardiaque. Frédéric Péchier vient, comme à son habitude, prêter main-forte pour la réanimation, mais en vain.

Tuée par erreur

Les analyses qui seront pratiquées sur le corps de la quinquagénaire concluront à un décès par surdose de Tramadol, un opioïde à base de morphine, et de Mépivacaïne, un anesthésique local. Selon les enquêteurs qui travaillent sur l’affaire Péchier, pas de doute : c’est bien sa collègue, Catherine Nambot, qui était visée. Laurence Nicod a été tuée par erreur.

Pour quelle raison Frédéric Péchier aurait-il pu vouloir tuer sa collègue et amie ? Comme l’a indiqué le procureur, les cas suspects de décès de patients à la clinique Saint-Vincent connaissaient une recrudescence dans les périodes de tensions entre l’anesthésiste suspect et le reste du service. Or, six semaines avant l’opération prévue de Catherine Nambot, un dîner entre les deux collègues et leurs conjoints avait mal tourné. Dans un e-mail très sec du lendemain, Frédéric Péchier avait annoncé qu’il renonçait à s’occuper du planning, il avait ensuite simplement cessé de leur adresser la parole.

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