À peine plus de 200 manifestants, selon la police, ont participé ce samedi à Amiens à l’acte XIX des Gilets jaunes. Une participation relativement faible au regard de cette manifestation qui se voulait unitaire, rassemblant au-delà des Gilets jaunes, des organisations politiques (NPA, France Insoumise, Picardie Debout, PCF), syndicales (CGT), ou associatives (Ligue des droits de l’Homme). La dernière manifestation unitaire du genre, au mois de janvier, avait rassemblé près de 500 manifestants, soit plus du double.

Ce samedi, les revendications ne tournaient pas autour du pouvoir d’achat ou de la justice fiscale. Pour le Collectif Ensemble 80, il s’agissait de protester contre la loi dite anticasseurs, rebaptisée « loi anti-manifestants », et pour « la défense des libertés politiques ». « On constate depuis le début de ce mouvement une répression de plus en forte, sans fondement, et cette loi en est l’exemple, déplore Isaac Guedj, membre du collectif. Cette loi ne s’attaque pas aux casseurs, mais à la liberté fondamentale de manifester. »

Dans le cortège, Kévin Crépin, secrétaire général de la CGT de la Somme, abonde dans ce sens. « Des manifestations sont interdites, les violences policières sont de plus en plus fréquentes, on est en train de basculer vers quelque chose qui ne ressemble plus vraiment à l’État de droit, affirme le syndicaliste. Ce qui est en train d’être fait aujourd’hui avec les Gilets jaunes sera appliqué demain aux mouvements sociaux, c’est tout simplement la liberté de manifester qui est en jeu. »

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