« On entend dire partout que le mouvement s’essouffle. Nous, on pense au contraire qu’il va reprendre de l’ampleur. En tout cas, on se projette loin dans le temps », confiait ce samedi 23 février dans la matinée un des meneurs des Gilets jaunes réfractaires du 80 au moment où une quarantaine d’entre eux bloquaient l’entrepôt d’Auchan sur la zone industrielle nord d’Amiens.


Les faits lui ont donné raison un peu plus tard dans la journée : en début d’après-midi, on retrouvait une cinquantaine de manifestants au parc de la Hotoie, venus pour bon nombre d’entre eux avec leurs masques à l’effigie d’Emmanuel Macron et d’Alexandre Benalla.

Et dans le lot, des invités surprises : des anciens Goodyear et Whirlpool. « Comme les Gilets jaunes réfractaires souhaitaient particulièrement aborder le thème du chômage, ils nous ont contactés pour participer au mouvement, explique Evelyne, représentante de la CGT Goodyear. Jusqu’alors, on suivait ça d’assez loin. » Plus tard, au micro, elle avouera « des revendications communes » et évoquera « la répression » et « la souffrance sociale » qui avait frappé les salariés licenciés de l’usine de pneus en 2014, toujours en procès contre la multinationale. Et que dénoncent à leur tour les Gilets jaunes aujourd’hui. À cet instant, au milieu de l’après-midi, le cortège était monté à une bonne centaine de participants. Et s’était posé au parvis de la cathédrale, faute d’avoir pu accéder à l’hôtel de ville. Le centre-ville a en effet été bouclé par un important service d’ordre, police et CRS repoussant les manifestants à l’entrée de la place Gambetta, puis plus tard devant la rue Robert de Luzarches, au niveau du palais de justice. Le tout sans heurts particuliers.

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