Il naît à Yaoundé (Cameroun), y fait des études en lettres modernes et en Assurances mais décide tout de même de les interrompre pour fonder ce qu’il appelle l’Amicale Internationale.
L’idée est de favoriser la collaboration entre les entreprises camerounaises et celles d’Europe.
Petit au départ, ce projet évolue pourtant très vite et donne naissance à la chambre internationale pour le conseil et la promotion, la CICP dont il est le directeur. StarAfrica a rencontré Freddy.D.Zanga, un exemple à suivre pour tous les jeunes africains qui hésitent encore à se lancer dans l'entrepreneuriat.

Star Africa : Pourriez vous mieux nous expliquer votre parcours scolaire ?
F.D.Z : Après obtention d’un baccalauréat A (littéraire) Je me suis inscrit à l’université de Yaoundé en faculté de Lettres Modernes, cursus que j’ai vite abandonné à la suite de mon admission à l’Institut International des Assurances, IIA. Après une première année dans cette école, j’ai appris que l’une des plus grandes sociétés d’assurances du pays déposait son bilan, laissant près de 3000 personnes expérimentées sans travail. J’ai compris que la concurrence sur ce marché allait être rude.
C’est ainsi que vous vous êtes lancé dans l’entreprenariat ?
Exactement. Le marché de l’emploi devenait de plus en plus hermétique. Le peu d’offres d’emplois encore disponibles trouvaient preneur avant même que l’on en soit informé. J’ai donc décidé d’interrompre ma formation mais cette fois pour créer ma propre boîte, l’Amicale Internationale (A.M.I) et quelques années plus tard l’Inter Europe Contacts (I.E.C). Ces projets avaient pour but la promotion des échanges économiques internationaux. Aujourd’hui, je peux dire que nous sommes devenus incontournables dans le conseil, l’organisation des rencontres d’affaires et surtout, pour ce qui est de favoriser les partenariats d’affaires Nord-Sud.

De combien de structures êtes vous responsables aujourd’hui ?

Je suis le président fondateur du CICP et en même temps, le président exécutif actuellement en exercice. Je suis également le Directeur Général de l’Annuaire International des Entreprises, Réseau Mondial des Affaires (REMA).

Et en dehors de ces activités ?

Je suis partenaire de plusieurs manifestations internationales, salons, forums…Je suis en outre représentant commercial dans plusieurs pays européens, asiatiques et africains de PROMOTE 2011, c’est le salon international de la PME et du partenariat de Yaoundé. Il est parrainé par le Président de la République du Cameroun, Paul BIYA. Je conduis également une délégation de responsables d’entreprises au 3ème forum Africa-France Business. Il aura lieu du 23 au 25 Mai à Bordeaux et sera parrainé par Alain JUPPE. J’anime enfin des conférences internationales et j’interviens auprès d’institutions internationales telles que le Comité d’expansion du Val d’Oise, la délégation Europe de la chambre de Commerce de Côte d’Ivoire à Paris et les grandes écoles de commerces telles que ISEE, l’université de Nanterre etc.
A quel besoin répondait le salon Élit du 15 Avril dernier ?
Ce salon est celui du recrutement pour l’Afrique. Il est organisé chaque année par de grandes écoles françaises et est coordonné par une association d’étudiants qui aiment l’Afrique. Les entreprises françaises installées sur le continent ont-elles mêmes des difficultés à trouver du personnel qualifié. L’une des meilleures solutions est donc de se tourner vers des jeunes tout droit sortis des meilleures écoles et voulant retourner travailler dans leurs pays. D’autant que Recruter des Africains pouvant répondre d’une double culture peut être très enrichissant pour une entreprise.

Ces objectifs vous semblent ils atteints ?

Les retombées sont positives. D’abord, ils sont nombreux, ces jeunes africains qui aimeraient rentrer chez eux et trouver des emplois dans leurs domaines surtout s’il est clair que les salaires proposés leur permettront de s’assurer un bon niveau de vie. L’année dernière, nous en avons même connu qui ont rejoint leurs pays ou d’autres pays du continent même, avec des salaires moins élevés qu’en Europe mais pas moins fiers de travailler « chez eux ». Les entreprises françaises et étrangères présentes en Afrique viennent de plus en plus participer à ce forum, ce qui est un très positif.

Vous pensez que le continent regorge tant que ça d’opportunités ?

Je dirais que pour le moment, il n’y en a pas suffisamment mais dans les prochaines années, le continent africain sera la destination par excellence pour l’investissement et le commerce. C’est un continent « vierge » où tout est à construire. Que ce soit dans le transport, l’énergie, la médecine, les services et conseils, l’agro-alimentaire, les énergies renouvelables… Dans tous les domaines, il y a d’énormes potentialités.

Votre avis sur le nombre incalculable de jeunes africains qui quittent chaque année leurs différents pays pour ne plus y retourner finalement.

Cet exode très compréhensible d’ailleurs s’explique par le fait que ces jeunes sont à la recherche d’un avenir meilleur, en d’autres termes d’un emploi. Ils quittent leurs pays et leurs familles à contre cœur et s’ils n’y retournent pas, c’est parce qu’avec le temps, ils se sentent mieux finalement dans leur pays d’accueil que chez eux-mêmes. En créant plus d’entreprises et d’emplois, cette question sera résolue et c’est justement aux gouvernements européens et aux instances internationales d’encourager cela pour freiner l’exode massif de nos jeunes. Il est impératif d’instaurer de vraies institutions démocratiques et fortes afin de rassurer les investisseurs qui recherchent un peu de stabilité dans les pays africains.

Revenons à vous, pourquoi ne pas développer vos activités en étant basé chez vous au Cameroun?

Au regard de mon projet de promouvoir l’Afrique, je voulais être plus près des responsables européens d’entreprises et surtout être plus mobile car il vaut mieux être hors du continent pour mieux le faire connaître à ceux qui ne le connaissent pas encore. Il est donc plus pratique pour moi d’être installé ici et d’avoir plus facilement accès à nos interlocuteurs. Par ailleurs, il est plus facile pour ces dirigeants de se réunir à Paris plutôt que dans un pays africain qu’ils ne connaissent pas encore. C’est donc un choix stratégique qui ne nous empêche pas d’organiser des voyages de prospection et des rencontres en Afrique une fois qu’une entreprise ou un investisseur le souhaite.

Quels sont vos projets à court terme ?

Beaucoup d’évènements sont en cours. Déjà ce 21 Avril 2011, nous organisons un apéritif interentreprises. C’est un évènement mensuel pour permettre aux cadres de se rencontrer, d’échanger, de créer ou de saisir des opportunités. Nous sommes également en collaboration avec « la nuit Africaine », un concert qui réunira le 11 Juin 2011 au stade de France, plus de 150 artistes d’Afrique. Nous préparons de nombreux voyages d’affaires un peu partout (Portugal, Cameroun, Côte d’Ivoire, Belgique, Espagne, Sénégal …)

Un dernier message à la jeunesse africaine de la Diaspora

Le tour de l’Afrique a sonné ! Nous avons beaucoup de capacités et ne sommes pas des sous-hommes. Oublions nos complexes, Dieu seul sait s’il y en a ! Nous avons eu la chance de venir voir ce qui se passe dans l’hexagone, la chance de découvrir une autre culture. Nous devons en tirer ce qu’il y a de positif et le mettre en pratique chez nous. Ce beau continent ne sera que ce que nous aimerions qu’il soit.
Propos recueillis par Fathim Kamara pour StarAfrica.
Vous souhaitez en savoir davantage sur Freddy Zanga et sur ses activités? cliquez sur http://www.cicp.biz


ARTICLE PROVENANT DU SITE: http://education.starafrica.com