Roger Martelot, guide-batelier, assure depuis trente années des visites à travers les hortillonnages. Il dévoile tout l’amour qu’il porte à ce site remarquable.


En trois décennies, Roger Martelot a vu passer 300 000 visiteurs dans sa barque. Sa propre barque. « Chacun des douze bateliers a la sienne, chacune se conduit de manière différente. Ça se joue à un détail et chacun en est responsable. » Le moteur est un moteur thermique, l’embarcation ne fait pas de vagues. Quatre, comme la sienne, sont des copies de barques maraîchères. Il travaille pendant une saison qui va du 1er avril au 31 octobre. Tous les ans, il refait acte de candidature.

Roger Martelot, qui est par ailleurs pêcheur, connaît le site depuis l’âge de 5 ans, « Le lieu est un paradis, il faut savoir en faire profiter les visiteurs. » Cet amour pour le site, c’est à ses parents et à Nisso Pélossof, l’initiateur de la préservation du site décédé en 2011, qu’il le doit. « Il m’a tout appris. C’était plus qu’un ami », dit-il ému. Pour lui, une journée n’est jamais pareille et même lorsque le temps est sombre, on peut y voir la faune.

Une passion pour la transmission

Si, avec les fortes chaleurs, le niveau de l’eau a baissé de quelques centimètres, sa qualité reste bonne, selon lui, et s’évalue par la forte présence de goujons, de nymphéas blancs.

Altruiste, généreux, Roger aime le contact des enfants.

« Ils ont une curiosité différente. Tout leur plaît. Ici, on peut leur faire découvrir quantité de choses sur la nature, comme identifier un poisson juste au reflet de l’eau. Les adultes s’intéressent à la culture et au fleurissement. » Il aime créer le contact avec les visiteurs dont le profil varie entre juillet et août. En juillet, de son expérience, ce sont plutôt les habitués qui reviennent, et ce parfois à plusieurs reprises dans la saison. Parmi les visiteurs, il y a ceux de Belgique, des Hauts-de-France, mais aussi beaucoup d’Anglais et d’Allemands. « Les premiers, confie-t-il, se débrouillent par les gestes pour poser des questions, se faire comprendre ; les Allemands sont plus discrets. » Un métier qu’il dit adorer et dont il ne se lasse pas. « Les groupes sont tous différents, il s’agit de s’adapter. »

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